« Le sac en plastique jetable sauve des vies », affirment les lobbies de l’industrie du plastique à usage unique… Rester chez soi sauve des vies, d’accord. Mais le plastique jetable ? Selon les nombreuses études réalisées par les scientifiques sur le coronavirus, le plastique est pourtant la matière sur laquelle le virus reste infectieux le plus longtemps. Une enquête du journal Le Monde a révélé que le virus persistait jusqu’à 6 jours sur le plastique. Là où bien d’autres objets en alu, carton ou tissus ne permettent sa survie que quelques heures… Et s’il y avait bien d’autres solutions que le « tout jetable » pour lutter contre la pandémie ?
1. Coronavirus, la folie du plastique jetable
« Hygiénique » et « indispensable », voici les éléments de langage utilisés par le lobby du plastique jetable pour défendre son usage. Alors qu’il était en voie de disparition, la pandémie de covid-19 a permis son grand retour. Dans un courrier adressé à la Commission Européenne le 8 avril, l’EuPC, le puissant lobby des transformateurs européens de plastique, a souhaité attiré son attention sur « les bénéfices des produits en plastique, en particulier ceux à usage unique durant ces temps difficiles ». Derrière ce courrier, une attaque frontale contre la Directive plastique à usage unique, adoptée l’an dernier. De son côté, Elipso (représentant les entreprises des emballages en plastique souple en France) a publié un communiqué, vantant « les qualités même de l’emballage, qui en font un partenaire essentiel dans la lutte contre le virus », expliquant que le plastique « garantit un effet barrière ». « Effet barrière », « essentiel », « indispensable », « protecteur » … On nous fait croire que le plastique jetable sauve des vies, tandis que les études s’accordent sur un point : le plastique et lʼacier sont les surfaces où la stabilité du virus est la plus longue. Encore un blabla à la noix… Une fois encore l’industrie du plastique jetable, on nous raconte des salades.
2. Carton et papier : le recyclable plus résistant au virus
Ce que révèlent encore les études, c’est qu’en matière jetable, pour lutter contre le virus, il y a bien plus efficace que le plastique. Si le virus reste infectieux 6 jours sur le plastique, 5 jours sur le verre et la céramique, et 3 jours sur l’acier inoxydable, il en va différemment du papier et du carton. Sur ces surfaces, le virus ne survivrait pas plus d’une journée. Autrement dit, papier et carton seraient plus protecteurs. Une bonne nouvelle pour la planète puisque ces matériaux jetables sont recyclables, bien plus que le plastique ! Mieux encore, certains gobelets en carton sont compostables. Voilà qui vous protégera du virus à la cafétéria, sans oublier de protéger la planète !
3. Tissus et alu : le lavable, une alternative au jetable
Alors, sauriez-vous deviner sur quels matériaux le virus a la durée de vie la plus courte ? Verdict, sur l’aluminium (bonbonnes, casseroles, trombones), le latex (gants de médecin) et le cuivre (monnaie), le virus ne survit pas plus de 8 heures. La bonne nouvelle c’est que ces matériaux (à l’exception du latex) sont lavables et donc réutilisables ! Qu’en est-il du tissu ? Là aussi, le lavable est plus performant. Sur les vêtements et les masques en tissu, le virus ne serait infectieux que 12 heures. Lavé en machine à seulement 30°C, le virus serait intégralement détruit. A nous faire croire que le plastique est la surface la plus « protectrice » et « hygiénique », on nous induit en erreur. Le plastique est l’antonyme du latex, puisqu’il permet la survie dans une durée maximale du virus. Moralité ? Le Zéro Déchet et les contenants lavables à la cafétéria ne sont donc pas incompatibles avec la pandémie…
4. Jetable et risque de pénuries
On l’a vu, le jetable peut être une denrée rare. Nous avons souffert d’une pénurie de masques jetables et de blouses chirurgicales… Quelle solution a trouvé notre gouvernement pour pallier ce problème ? Produire des masques lavables en tissu ou en coton. N’est-ce pas là la preuve que le jetable n’est pas une solution ?! Cela paraît pourtant évident. Un masque chirurgical jetable a une durée de vie de 4 heures. Autrement dit, il en faudrait 2 par personnes et par jour. Nous ne pouvons pas satisfaire cette demande. A l’inverse, le masque en tissu peut être utilisé pendant la même durée, mais lui peut être lavé et réutilisé. La question qui se pose est donc : voulons-nous un système durable ou jetable ?
5. Le jetable, une solution pour un avenir durable ?
Qu’on le veuille ou non, le coronavirus nous met face à nos responsabilités. Avant lui, nous avons amorcé un changement vers un monde sans plastique à usage unique. Que souhaitons-nous vraiment ? Que ce virus soit un accélérateur de changement à l’impact positif sur notre planète ? Ou bien un prétexte à la régression. Le jour d’après sera-t-il celui d’un monde durable, résilient, plus soucieux de l’humain et de l’environnement ? Ou celui d’un monde régressif, tourné vers le profit ? L’avenir est entre nos mains. A nous de saisir l’opportunité de bâtir le monde d’après. Chez BRÂAM, nous rêvons d’un monde plus sain et Zéro Déchet, et vous ?