UMANO, c’est le premier distributeur de gel hydroalcoolique sans contact et solidaire. Pourquoi solidaire ? Parce qu’il reverse 100% de ses bénéfices sur la vente de gel hydroalcoolique à Astrée. Cette association nationale reconnue d’utilité publique agit au soutien des personnes fragiles isolées. Avec 600 bénévoles, elle est présente dans 17 villes de France et bientôt 20 ! Au fait, quelles sont précisément les actions d’Astrée ? Et comment UMANO contribue à la protection des personnes fragiles isolées ? Pour vous en dire plus, on a rencontré Djelloul Belbachir, le Délégué Général d’Astrée. Un homme engagé et passionné.
Pouvez-vous nous expliquer qui sont les personnes fragiles isolées aidées par Astrée ?
Astrée est une association qui vise à rompre la solitude des personnes à tous les âges de la vie. En 2019, 13% de la population était en situation d’isolement, c’est à dire sans aucun contact. Il y a ceux qui sont seuls, mais aussi ceux qui se sentent seul. Ce sentiment de solitude est très présent chez les jeunes. C’est pour ça que l’on parle « des solitudes » et non de « la solitude », car il n’y a pas qu’une forme d’isolement. Cela va de l’absence de contact avec les autres, au ressenti personnel de solitude. La solitude touche tout le monde mais de différente manière. L’isolement est bien souvent lié à une difficulté personnelle telle que le deuil, une rupture, une problématique d’insertion, ou de santé physique ou psychique. Cela concerne aussi bien un jeune en repli sur lui-même, une personne en situation de handicap, ou une autre malade. A partir du moment où quelqu’un éprouve ce sentiment de solitude, la mission d’Astrée est d’être présente.
Quelles sont les actions bénévoles mises en place par Astrée pour sortir de l’isolement ces personnes fragiles ?
Au cœur de l’ADN d’Astrée, il y a d’abord l’accompagnement physique des personnes seules face à leurs difficultés. Notre proposition c’est de créer une relation de qualité avec une personne fragile en difficulté. Concrètement, un bénévole s’engage chaque semaine 1h30 à 2h, à rencontrer physiquement cette personne soit à son domicile, soit dans nos locaux soit à l’extérieur. Il s’agit véritablement de créer un lien de qualité et de confiance pour aider la personne à reprendre la main sur sa vie. La personnalisation, la durée et la régularité de la rencontre sont au cœur de l’engagement bénévole. Tous nos bénévoles suivent une formation obligatoire. C’est un prérequis pour être préparé à l’écoute et l’accompagnement relationnel, sans créer de dépendance affective. Ce n’est pas à prendre à la légère, il faut un encadrement. On a vraiment un engagement envers les personnes fragiles qu’on accompagne. La durée moyenne d’un accompagnement est d’un an. L’objectif est d’apporter un appui ou une solution à un moment donné pour aider la personne à retrouver son autonomie. Astrée a également mis en place des actions pour les jeunes en difficulté d’intégration dans les établissements scolaires, notamment au collège. Enfin, Astrée a une activité de formation de bénévoles d’autres associations. Ici il s’agit “d’aider à aider”.
Quel impact a eu le Covid-19 sur les personnes fragiles ?
Avec le Covid-19, Astrée s’est retrouvée dans une situation inédite. Alors que notre identité est dans le face à face et la rencontre physique, le confinement l’a rendue impossible. On a donc transformé en soutien téléphonique près de 500 accompagnements en cours. Chaque bénévole s’est engagé à appeler environ 3 fois par semaine la personne qui l’accompagne. L’autre impact, c’est le volume ! Sur 2 mois il y a eu 1000 demandes supplémentaires. Les sujets abordés ont beaucoup changé, comme la perte d’emploi, les tensions familiales, des situations liées à la précarité. Puis, il y a eu évidemment beaucoup de personnes âgées seules à leur domicile.
Pendant le confinement, on a vraiment senti de l’anxiété et de la détresse psychologique parmi les gens qui nous ont appelés. Ça a été dur pour un certain nombre de nos concitoyens et on s’attend à ce que ça continue. On sent que ça a causé beaucoup de dégâts. Nombreux sont ceux qui ont évoqué le suicide, bien plus qu’en temps normal. Au-delà de la question de l’isolement c’est un coup dur pour beaucoup. Il y a une corrélation entre détresse et isolement. Depuis le déconfinement, Astrée retourne progressivement à des rencontres physiques mais en extérieur. Pour les personnes qui se situent dans des lieux où nous ne sommes pas présents, on continue par téléphone.
Comment percevez-vous le partenariat avec UMANO ?
On a adhéré tout de suite à la proposition d’un partenariat avec UMANO. On a vraiment apprécié la dimension utile de BRÂAM avec d’autres partenaires engagés. C’est une organisation responsable avec toute son éthique qui colle bien avec les valeurs d’Astrée. C’est cela qui m’a incité à accepter. En plus, ici, l’idée c’était du gel sans contact avec la dimension solidaire. Le gel est un acte de santé, avec le but de protéger les autres. Astrée voulait s’associer à une démarche qui vise à protéger les personnes fragiles. J’ai trouvé ça super et on n’a pas hésité, ça nous a paru évident.
Quelles actions menées par Astrée seront financées par UMANO ?
Une formation en ligne a été mise en place pour engager de futurs bénévoles, c’est un des éléments de financement par UMANO. Pour favoriser la mise en relation des bénévoles avec les personnes fragiles isolées, Astrée a besoin d’outil, de formation, de prestataires pour intervenir sur tel ou tel sujet, de financer ses locaux. Tout ce qui concerne la mise en pratique des actions d’Astrée continuera à être possible notamment grâce aux dons reversés par UMANO. Nous souhaitons aussi mettre en lumière la question des solitudes. Il y a très souvent une assimilation à tort de la solitude aux personnes âgées. Or, statistiquement 55% des personnes isolées ont moins de 60 ans. Astrée veut montrer la diversité de cette thématique. Enfin, nous envisageons une action en partenariat avec l’APHP pour accompagner les personnes qui sortent d’hospitalisation. La convalescence est un temps de fragilité et d’isolement.
Comment UMANO aide à la sensibilisation du public sur le sujet de la solitude ?
Il y a un enjeu de communication sur le sujet de la solitude. La cause de la solitude est souvent ramenée à la personne âgée, mais pas que ! Le lien social, le vivre ensemble est à mettre en avant. Et il faut bien sûr commencer par les plus fragile. L’idée c’est tout de même d’abord de tendre la main à ceux qui sont le plus mal. Agir par le biais de la solitude est une porte d’entrée essentielle. UMANO donne évidemment un coup de pouce à la visibilité de nos actions et de la thématique de la solitude. Il permet d’une part de mobiliser le citoyen, de faire que l’on soit attentif les uns envers les autres. C’est un enjeu social et sanitaire. Et d’autre part, cela permet à des gens qui n’oseraient pas, de parler de leur solitude. Il y a une forme de tabou à évoquer sa solitude. En illustrant via ce distributeur des visages variés de la solitude, cela aide à la dédramatiser.